L’histoire de ghazal

Action urgence Liban

Je m’appelle Ghazal.

Je suis née le 7 octobre 2016 dans un camp de réfugiés au Liban. Mes parents ont fui la guerre en Syrie, espérant trouver un endroit sûr où nous pourrions vivre, loin des violences et des bombardements. Pourtant, même dans ce camp, la guerre nous suit sous forme de souvenirs, d’un quotidien difficile. Ce camp est le seul foyer que je connaisse. Je n’ai jamais vu les rues d’Alep, la ville où mes parents ont grandi. À travers leurs récits, je m’imagine des maisons détruites, des quartiers désertés, mais aussi l’espoir d’un retour.

Je vis avec ma mère, ma petite sœur et mon petit frère. Ce dernier est né avec un handicap qui l’empêche de marcher. Voir les autres enfants courir et jouer tandis que mon frère reste immobile est une douleur que je ressens profondément, et cela renforce mon désir de l’aider, de le voir un jour se lever et marcher.

Mon père, lui, est en Allemagne. Il a fait ce voyage dangereux pour tenter de construire un avenir pour nous. Il nous envoie parfois des messages et des photos Il me manque beaucoup, même si je ne le connais presque pas. Chaque nuit, je m’endors en rêvant qu’il est à côté de moi, qu’il me serre dans ses bras. Ce manque, ce vide en moi, j’essaie de le combler en étant forte pour ma famille.

Dans ce camp, malgré mon jeune âge, j’ai dû assumer des responsabilités importantes. Ma mère travaille dur pour subvenir à nos besoins, mais elle a besoin de moi pour s’occuper de ma sœur et de mon frère. En tant qu’aînée, je sens que c’est mon rôle de veiller sur eux. Je me lève chaque matin avec la volonté d’alléger le fardeau de ma mère, de prendre soin de ma famille comme je le peux.

C’est de là qu’est né mon rêve. Je veux devenir médecin, pas seulement pour échapper à la dureté de la vie dans ce camp, mais surtout pour soigner mon frère. Je rêve de le voir marcher, courir, jouer comme les autres enfants. Alors, malgré les difficultés, malgré les nuits où je suis trop fatiguée pour faire mes devoirs après avoir aidé à la maison, je me concentre sur mes études. Je sais que la route est longue, mais chaque petit pas me rapproche de ce rêve.

Mon plus grand souhait, c’est de nous voir tous réunis un jour. Que mon père puisse revenir, que nous vivions ensemble, loin de ce camp, dans une maison où règne la paix. C’est ce rêve, celui d’une vie réunie et d’un avenir meilleur, qui me donne la force de continuer chaque jour.

Histoire de Ghazal illustrée par Joséphine Cailliez

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