L’histoire de asmaa

Action urgence Liban

Je m’appelle Asmaa.

Je suis né le 1er janvier 2011, en Syrie,dans un petit village tranquille. Deux mois plus tard, la guerre a éclaté dans mon pays. J’ai pourtant vécu mes premières années entourée d’amour, de rires et de moments simples.

Avant que la guerre n’atteigne notre village, je vivais heureuse. Je me souviens de mes matinées à l’école, de mes après-midi à jouer avec mes amis dans les rues et des moments où j’aidais ma mère à préparer les repas.

Mon père, charpentier, travaillait dur pour nous offrir une vie modeste mais pleine de chaleur.

Nous étions une famille unie et cette stabilité me semblait éternelle.

Je n’avais que 8 ans lorsque ma vie a basculé. La guerre a brutalement brisé cette illusion de sécurité. Le conflit qui déchirait déjà tant de régions en Syrie a fini par atteindre notre village, et tout a changé. Nous avons été contraints de fuir, laissant derrière nous notre maison, nos souvenirs, et tout ce que nous avions. Je me rappelle encore de ce long et dangereux voyage vers le camp de réfugiés à Khiara, dans l’ouest de la Bekaa, au Liban. Nous avons marché des heures, pris des bus bondés et voyagé dans des camions. C’était effrayant.

Quand nous sommes arrivés au camp, nous étions épuisés, terrifiés mais soulagés d’être en sécurité.

La vie dans le camp a tout de suite été extrêmement difficile. Nous n’avions aucune ressource et nous devions compter sur l’aide humanitaire pour obtenir de la nourriture, de l’eau, et même notre abri. Mon père avait du mal à trouver du travail, et ma mère, qui avait toujours été très forte, est tombée malade à cause des conditions difficiles. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je devais grandir rapidement et qu’il allait falloir que je prenne les choses en main.

À 9 ans, pour aider ma famille à survivre, j’ai commencé à travailler dans les champs. Malgré mon âge, j’ai supporté les longues journées sous le soleil, je me suis abîmé les mains et j’ai porté de lourds fardeaux.

Malgré tout, je n’ai jamais abandonné l’école. J’allais en classe l’après-midi, après le travail dans les champs. C’était difficile de me concentrer, mais je savais que l’éducation était ma seule chance de sortir ma famille de cette misère. Chaque jour, je me réservais une petite heure le soir pour faire mes devoirs. Même si j’étais épuisée, je tenais bon.

Avec le temps, mon travail et ma persévérance ont commencé à porter leurs fruits. À l’école, j’ai excellé dans mes études, et mes enseignants ont vu en moi un espoir, non seulement pour ma famille, mais pour toute notre communauté.

Aujourd’hui, je veux devenir médecin. Je veux pouvoir aider les autres, comme ma famille a été soutenue dans les moments difficiles. C’est ma manière à moi de redonner un peu de lumière à ce monde qui en manque tant. Je rêve d’un jour où je pourrai porter ma blouse blanche, soigner les gens, apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin, et peut-être même retourner en Syrie pour reconstruire ce que la guerre a détruit.

La route est encore longue et semée d’embûches, mais je garde en moi cet espoir d’un avenir meilleur. Je continue à travailler, à étudier, à me battre, animée par le désir de changer ma vie et celle de ma famille.

Je ne suis pas simplement une réfugiée, je suis Asmaa, et je crois en un avenir plus radieux.

Histoire d’Asmaa illustrée par Maïlys BESSIERE – Artemaï

Soutenir l’enfance au Proche-Orient

Télécharger son histoire


Nous avons besoin de vous !

Devenez Baroudeurs de l’Espoir

Contactez-nous